En soutien aux prisonniers politiques kurdes en Turquie, une grève de la faim de soutien se déclenche à Lyon !
Des prisonniers politiques kurdes ont décidé de semer la vie avec leur mort. Au bout de leur 58e jour de grève de la faim, la communauté kurde de Lyon réagit. Dix grévistes de la faim se rassemblent lundi à Lyon pour manifester leur colère face à la gravité de cette situation.
Ces dernières années, lesKurdes sont confrontés à une répression sans précédent en Turquie. Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les autorités turques ont arrêté près de 10 000 opposants kurdes
depuis avril 2009. Parmi ceux-ci, des élus, journalistes, avocats,
syndicalistes, défenseurs des droits humains, enseignants,
étudiants. Certains ont été condamnés à de lourdes peines, les
autres sont détenus arbitrairement, la plupart depuis plus de
trois ans. D’ailleurs, selon le CPJ (Comité pour la Protection des
Journalistes), la Turquie détient le record mondial de journalistes
emprisonnés.
Des milliers d’enfants sont également emprisonnés pour avoir lancé
des pierres au cours de manifestations kurdes, ou simplement pour y avoir participé.
Le conflit armé entre l’Etat turc et le mouvement de libération kurde (PKK, Parti des Travailleurs Kurdes)
ne cesse de s’aggraver. Abdullah Öcalan, principal représentant
politique kurde, détenu depuis 1999, a été placé dans un isolement
total en juillet 2011, date à laquelle l’Etat a cessé toute
négociation avec le mouvement kurde. Sa libération est pourtant
essentielle à la sortie du conflit et au déclenchement des
pourparlers de paix.
En réaction, depuis le 12 septembre 2012, plusieurs centaines de prisonniers politiques kurdes ont entamé une grève de la faim. Actuellement, ils sont 10 000 dont 683 prêts à continuer jusqu’à la mort. En plus d’une grande partie de la population, les
grévistes sont soutenus par de nombreux partis, associations et
représentants de la société civile turque (militants du MLKP en grève de la faim depuis 30 jours, étudiants des deux plus grandes universités de Turquie, …) Cette grève
dure depuis 58 jours et face à l’urgence de la situation, de nombreux
mouvements de solidarité se sont déclenchés dans le monde entier :
Des
millions de personnes manifestent régulièrement en Turquie, en
Iran, en Irak et en Syrie, mais aussi en Russie et à travers toute
l’Europe.
Des grèves de la faim
de soutien se sont déclenchées dans toute l’Europe (Allemagne,
Pays-Bas, Angleterre, Suisse, Espagne, Belgique, Finlande, etc.) et ne
rassemblent pas seulement des ressortissants kurdes.
En France, des grèves de la faim et des manifestations ont eu lieu à Vannes, Rennes, Bordeaux, Marseille, et Paris.
Lundi 12 novembre à 9h à Lyon, 10 personnes commencent une grève de la faim. Ils demandent, comme les prisonniers politiques kurdes en Turquie :
Le droit à l’éducation en langue kurde
Le droit à se défendre en langue kurde dans les tribunaux
La libération de leur leader Abdullah Öcalan
Pour éviter une hécatombe, les grévistes de Lyon revendiquent également un traitement humain pour les prisonniers en grève de la faim en Turquie.